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Marguerite Durand

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5.0
Posted on: May 2nd 2018

Niveaux intermédiaire/avancé

Dans Bien Dire n°117, vous avez pu découvrir quelques femmes françaises qui se sont battues pour leurs droits et qui ont inspiré des générations de Français et de Françaises. Aujourd’hui, découvrez Marguerite Durand, moins connue que d’autres mais pionnière dans son milieu. Si cette vidéo vous plaît, n’hésitez pas à regarder les autres portraits présentés sur la même chaîne : la comédienne Aude Gogny-Goubert retrace le parcours de nombreuses féministes de différentes nationalités.

Comédie Française, courrier des lecteurs, et jet de pierres : Marguerite Durand.

Marguerite Durand est née le 24 janvier 1864 à Paris. Après une éducation au couvent, elle entre au Conservatoire National de Musique et de Déclamation.

Et j’en sors avec le premier prix de comédie !

Le 3 août 1881, elle intègre la Comédie Française où elle cartonne auprès du public, et va commencer une vie mondaine. À 22 ans elle tombe amoureuse d’un avocat, Georges Laguerre.

Pas un canon mais un sacré séducteur !

Elle s’intéresse à lui, à ses idées socialistes révolutionnaires, et de fait à la politique, à tel point qu’en 1888, elle démissionne de la Comédie Française, s’engage dans des actions sociales en faveur des plus démunis, et épouse Laguerre.

Georges, pas la guerre.

Georges Laguerre. Surfant sur sa notoriété et ses engagements, elle trouve un job au Figaro.

Je crée la rubrique Courrier, où je réponds à toutes les questions des lecteurs.

Avril 1896 : le Figaro lui demande d’aller au Congrès Féministe International.

On m’envoie pour faire, je cite : « Un reportage d’ambiance un peu railleur. » On se dit que si c’est écrit par une femme, ça passera mieux.

Pour l’article de fond, on envoie un homme, quand même.

Dans les couloirs du Figaro, on dit que les féministes sont aussi excitées qu’excentriques, et surtout, très laides.

Marguerite trouve ça très amusant, elle ne connaît rien à la cause féministe.

Je n’y avais jamais pensé.

Et finalement, elle va adorer ce qu’elle va y voir.

Des femmes brillantes, éloquentes, qui ont de belles idées sur l’éducation, la politique, et pas toutes laides.

Tiens donc.

Comme quoi !

Au même moment, une polémique éclate : les femmes cyclistes portent de larges culottes bouffantes à l’orientale. Le préfet de police de Paris, Louis Lépine, fondateur du concours du même nom, déclare :

Il faut refuser aux femmes le port du pantalon, elles perdraient sinon tout attrait sexuel auprès des hommes.

Pour Marguerite, c’en est trop, il faut qu’elle agisse : chacun a le droit de se saper comme il veut à condition qu’il ne l’impose à personne.

Les libres penseurs dont je fais partie doivent avoir pour premier principe de laisser les autres penser librement.

Voilà ce qu’elle propose à ses amis :

Créer un journal, mais pas une revue féministe, un vrai quotidien avec toutes les rubriques : politique, culturel, international… Un quotidien de tendance féministe comme tel journal tend à gauche ou tel autre tend à droite.

Un journal exclusivement fait par des femmes, et quand on lui demande pourquoi :

Parce que si on ne prenait ne serait-ce qu’un seul homme, il se trouverait toujours des gens pour dire que c’est lui qui a fait le travail.

Elle quitte le Figaro, et le 9 décembre 1897 sort le premier numéro du quotidien la Fronde :

Un quotidien qui lancera des pierres à ceux qui exploitent et qui oppriment, à ceux qui entretiennent cette absurdité que seule la moitié, la moitié mâle de l’humanité est digne d’évoluer intellectuellement et socialement.

Le journal a connu le succès et a aidé des femmes à oser toujours davantage.

Vous permettez ?

En 1931, elle lègue à la ville de Paris toute une documentation sur l’histoire des femmes, qui permettra la création de l’Office de Documentation Féministe Français. En 1932, la bibliothèque Marguerite Durand voit le jour, quatre ans avant que Marguerite Durand ne puisse plus le voir. Le jour.

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